Le jardin est plein d'arôme des grenades,
tant qu'on a le vertige d'une douceur.
Fatigué de chanter ses sérénades,
le luthiste s'est noyé dans l'odeur.
Sous l'ombrage il fait frais; le visage
détendu ressemble à la lune.
Mais sans luth, une chanson suave nage,
et la sève des fruit devient brune.
Chante pas, toi, l'oiseau invisible!
Berce pas le luthiste, l'endors pas...
Mais le chant insistant encore cible
un cœur grenat,
diaphane,
ce grand appât.