Viktor Aleksandrovitch Gordine tapa rageusement du pied.
- Je suis suivi. Comment cela se fait-il ?
Coplan écrasa son mégot dans le cendrier publicitaire qui vantait les mérites de la réunification allemande. A travers la vitre de la chambre, on apercevait Die Siegessäule, la triomphale Colonne de la Victoire érigée au cœur du Tiergarten.
- En êtes-vous absolument certain ? Avez-vous pris toutes les précautions convenues ?
- Rien, pas de filatures depuis mon départ de Moscou, rien à Varsovie, rien à Budapest. C’est ici, à Berlin, que j’ai détecté la surveillance. A dire vrai, je me demande si ces hommes ne cherchaient pas à me kidnapper ou à me tuer.
- Comme vous y allez ! se récria Coplan. Sur quels éléments vous basez-vous ?
- Mon flair, mon expérience. De ce côté-là, vous ne me trouvez pas exagérément présomptueux, j’imagine ?
- Non.
Général au sein du K.G.B. à l’âge de 37 ans, le Russe avait accompli une carrière fulgurante, aidé par des succès universitaires éclatants, une très vive intelligence au service de son ambition, un punch étonnant et une chance déroutante que d’aucuns à Moscou mettaient sur le compte d’une complicité dans l’ombre des Services spéciaux occidentaux. Ces soupçons n’avaient pourtant nullement entravé son irrésistible ascension.
Polyglotte, il maîtrisait parfaitement l’anglais, l’allemand' le français, le turc, l’arabe et le chinois mandarin. Amoureux des femmes, il n’avait cependant jamais accepté de convoler en justes noces, craignant d’être amputé de l’énergie qu’il consacrait à bâtir son avenir.
La désintégration de l’U.R.S.S. lui avait porté un coup fatal. On ne le reconnaissait plus et il n’était, soudain, que l’ombre de lui-même. Envolée, cette verve intarissable au cours des soirées mondaines ; voûtée, cette silhouette hautaine et fière; fissuré, cet implacable esprit d’analyse logique qui émerveillait ses pairs. Morose et taciturne, lugubre, désabusé, il promenait une mine lasse, des traits creusés et prenait des kilos.
Jusqu’au jour où il s’était métamorphosé parce qu’il avait décidé de changer de vie.
Gordine revint vers la table, rebrancha la cafetière électrique et laissa tomber un morceau de sucre dans sa tasse. Coplan l’imita.
- A Varsovie et à Budapest, j’ai testé les circuits préétablis. Rien de suspect. Mon sentiment est que l’on m’attendait ici et pas ailleurs. Forcément, l’indiscrétion provient de votre bord.
Le visage de Coplan se ferma. Il détestait que soit mise en cause l’intégrité des Services français. Son amour-propre en était blessé. De quelle audace témoignait ce déserteur qui, brusquement, arborait une expression quelque peu méprisante, une certaine morgue, comme s’il était encore imbu de la supériorité soviétique, laquelle pourtant était sérieusement battue en brèche depuis quelques années.
- J’en doute.
Gordine haussa les épaules et versa le café dans les tasses.
- En tout cas, il faut changer nos plans. Dans l’état actuel des choses, je refuse de sortir d’ici. Surtout la nuit.
Comme pour se rassurer, il délogea de sous son aisselle gauche le Tokarev TT 33 dont, à plusieurs reprises, il vérifia le contenu du chargeur et le fonctionnement de la culasse mobile. Amusé, Coplan l’observait en dégustant son café. Gordine remarque l’expression sur le visage de son visiteur et fronça les sourcils.
- J’étais tireur d’élite à Kytaïskaya ( École d’espionnage de l’ex-K.G.B., située à 120 kilomètres d'Irkaitsk, près de la frontière mongole) et ma science m’a permis d’échapper à la mort à plusieurs reprises, entre autres choses à Beyrouth et à Téhéran.
- Je sais, puisque je connais tout de votre dossier. A Téhéran, c’est votre amour des femmes qui vous a perdu. Pourquoi diable tenter de conquérir l’épouse d’un colonel, musulman chiite fanatique ?
Gordine se détendit comme si ce souvenir suscitait dans son bas-ventre des sensations agréables.
- Une vraie beauté, murmura-t-il.
- Elle se nommait Leïlah et, aux dernières nouvelles, a émigré à Rome. Si nous faisons affaire, je vous communiquerai son adresse et vous aurez tout loisir de reprendre l’ouvrage là où vous l’avez laissé.
- Perspective séduisante. Néanmoins, une étape importante reste à franchir. Aller à Paris sans me faire kidnapper ou tuer.
Depuis un bon moment, Coplan réfléchissait.
- J’ai une idée, dit-il soudain.
- Laquelle ?
Coplan la lui exposa et le Russe hocha la tête.
- Effectivement, ça pourrait fonctionner.
- Je m’en occupe immédiatement.
Coplan se leva et prit congé. A bord de sa BMW de location, il se rendit dans la Greifswalderstrasse, située dans l’ancien Berlin-Est.
L’immeuble, datant des années cinquante, offrait cette architecture lourde et terne, typique de l’ère stalinienne. Au deuxième étage, Coplan sonna à la porte au fond du couloir. Dieter ouvrit. Le crâne rasé, le faciès brutal, massif, les muscles saillants, l’Allemand était simplement vêtu d’un slip et d’un T-shirt qui s’ornait du vieux slogan « Deutschland über alles » (l’Allemagne par-dessus tout) qui était en même temps le titre de l’hymne national.
- Entrez.
Le salon ressemblait à un capharnaüm. Dieter chassa la grosse fille blonde en peignoir défraîchi qui farfouillait dans une pile de disques.
- Va dans la salle de bains et ne reviens que quand je t’appelle.
De la cuisine, Dieter rapporta deux bouteilles de bière qu’il décapsula. Coplan ignora la sienne, craignant que le liquide glacé ne se marie mal avec le café bu précédemment.
- Voilà l’opération à laquelle je voudrais que vous vous livriez, vous et vos skinheads.
Il la détailla sans être interrompu par l’Allemand qui s’était assis et savourait sa bière, ses yeux intelligents soudés à ceux de son interlocuteur.
- Est-ce que vous avez une idée de l’endroit où frapper ? conclut Coplan.
- A Kreuzberg.
- Attention, pas de dommages corporels.
- J’ai parfaitement compris ce que vous voulez. Un coup bidon. Seulement, il y aura forcément une petite bagarre avec les flics.
- Laissez-les avoir le dessus.
- Les dégâts seront chez nous.
- Je paierai en conséquence.
- Tout compris, ça vous coûtera dix mille marks.
- Habillez-vous et accompagnez-moi. Je passerai à la banque, ensuite nous reconnaîtrons l’itinéraire et vous m’indiquerez où vous avez l’intention d’attaquer.
- D’accord.
Le quartier de Kreuzberg avait été surnommé Istanbul-sur-Spree. Ici, c’était Berlin-espoir, Berlin-refuge pour les miséreux et les déshérités des plateaux anatoliens. Entre le marché aux puces et le bazar turc, ils étaient nombreux ceux que hantait la nostalgie des rivages du Bosphore.
Après l’étape à la banque et la remise de l’argent, Dieter arrêta Coplan dans la Skalitzerstrasse.
- Ici. Garez-vous là près du cinéma. Vous voyez l’immeuble au numéro 18? Il est squatté.
- Des Turcs ?
- Non, des Manouches en provenance de Roumanie. Ils feront l’affaire. Dans cette rue, peu de Turcs. Ils sont surtout plus haut, en direction du nord, vers la Spree ou l’emplacement de l’ancien Mur.
- Allons à pied explorer les environs.
Après une reconnaissance dans les parages,
Coplan se révéla satisfait.
- Très bon choix. Maintenant, je suis pressé. Vous pouvez opérer ce soir?
- Sans problème. En une heure, je mobilise mes troupes.
Coplan l’entraîna dans une Weinstube où il se fît servir des saucisses grillées et un vin blanc sec en provenance des rives du Rhin.
- Nous allons mettre au point d’opération avec minutie. Pas de fausses notes. La vie de certaines personnes est en danger.
Son entrevue avec Dieter terminée, Coplan retourna dans la planque de Gneisenaustrasse où attendait l’équipe Action composée du capitaine Rousseau, du lieutenant Savory et des adjudants-chefs Desmichels et Vallier.
En leur compagnie, il étudia en détail l’opération qu’il avait mise sur pied. Ceci terminé, il repartit pour rassurer Gordine qui astiquait un second automatique, un CZ 75 tchécoslovaque.
- Alors?
- C’est arrangé.
Le Russe plissa les yeux et repoussa la peau de chamois et le flacon de paraffine.
- De quelle façon?
Coplan le lui expliqua et Gordine exigea des éclaircissements. Visiblement, il n’avait pas confiance, ce qui agaça Coplan.
- Vous préféreriez vos compatriotes ? persifla-t-il.
Gordine resta insensible à l’humour acide de son interlocuteur.
- Je préférerais être à Paris, c’est tout.
- Ce soir, vous en prendrez le chemin.
Sur la banquette arrière, Gordine serrait nerveusement la crosse du Tokarev et, dans l’autre main, celle du CZ 75. L’adjudant-chef Vallier pilotait la BMW d’une poigne experte. A son côté, Coplan avait posé sur ses genoux le pistolet-mitrailleur Micro Uzi, bijou israélien qui, pour un poids de 2 kilos, tirait 1 200 coups minute en calibre 9 millimètres Para.
La BMW collait au pare-chocs arrière de la Mercedes que conduisait l’adjudant-chef Desmichels. Derrière, la Peugeot agissait de même avec la BMW. A son bord avaient pris place le capitaine Rousseau et le lieutenant Savory. A la Potsdamer-platz, Desmichels piqua vers le sud pour longer le Landwehrkanal et le suivre pour rejoindre Skalit-zerstrasse.
Gordine demeurait insensible aux beautés de cette capitale qui, en tant que Ville Lumière, avait supplanté Paris. Par des grognements intempestifs, il manifestait son impatience d’arriver à bon port le plus rapidement possible.
La Skalitzerstrasse était barrée par l’émeute. Sous le commandement de Dieter, deux cents skinheads traduisaient leur exaspération devant l’afflux des immigrants en provenance des pays de l’Est. Armés de gourdins, de matraques, de barres de fer,
leurs commandos de choc avaient déraciné des poteaux indicateurs et balançaient des cailloux dans les fenêtres murées du squat. Rien de méchant ni de dangereux. Les filles se contentaient de brandir des banderoles aux slogans vengeurs et de pousser des cris perçants pour exciter les policiers qui craignaient que les émeutiers ne s’attaquent aux habitants du squat, ce qu’avait interdit Coplan ; mais les forces de l’ordre l’ignoraient.
La radio, installée dans la voiture de location par l’adjudant-chef Vallier, s’activa.
- Oui ? fit Coplan.
- Depuis le Landwehrkanal on a repéré les voitures suiveuses, rendit compte le capitaine Rousseau. Elles sont au nombre de trois. Des Mercedes puissantes. Étonnant qu’elles ne cherchent pas à nous rattraper. Elles sont plus rapides que nos véhicules.
- Gardez l’œil sur elles. Nous approchons. Action dans cinq minutes.
Embusqué dans une porte cochère, Dieter avait vu arriver le trio Mercedes-BMW-Peugeot annoncé, aux pare-chocs collés les uns aux autres. Les couleurs des carrosseries, comme les appels de phares, correspondaient aux consignes. Alors, il lança le signal. Les policiers furent surpris. Le commando de skinheads fonça, brisant leurs première, deuxième et troisième lignes. Les gourdins et les matraques barataient les casques et les tenues anti-émeutes.
Une large brèche s’ouvrit dans laquelle s'engouffra le trio de voitures. Immédiatement, un deuxième commando se précipita pour boucher le passage, malgré les appels de phares désespérés des trois Mercedes suiveuses. Armé de barres de fer, le troisième commando se régala. Les vitres explosèrent, les carrosseries se cabossèrent et les filles se ruèrent, pinceaux et pots de peinture à la main après avoir lâché leurs banderoles.
Un mauvais sort attendait les occupants lorsque les policiers lancèrent une charge pour les dégager, ce qu’ils ne réussirent qu’au quatrième assaut.
Desmichels et les deux voitures qu’il précédait étaient déjà loin. Le sous-officier remonta la Skalit-zerstrasse pour passer le pont sur la Spree, traverser Friedrichshain et, par la Mollstrasse et Inva-lidenstrasse, rejoindre ce qui avait, durant près d’un demi-siècle, été Berlin-Ouest.
Une fois arrivé dans la planque de l’équipe Action de Gneisenaustrasse dans Schôneberg. Gordine eut le bon goût de complimenter Coplan pour le succès de l’opération.
- J’avais tort de douter de vos capacités. Une idée brillante et mise à exécution à une vitesse foudroyante. J’aime l’imagination et l’improvisation. Au K.G.B., j’ai toujours lutté contre la routine et les règles livresques, mais, hélas, n’ai pas été souvent suivi. A quelle heure décolle-t-on ?
- Dans trois heures.
A minuit, dans trois autres voitures pour dépister une filature non détectée, Coplan, Gordine, l’équipe Action et les bagages prirent la direction de l’aéroport Tempelhof. Un second groupe Action était chargé d’enlever les installations radio dans les véhicules de location et de restituer ceux-ci aux agences.
Spécialement affrétée par la D.G.S.E. et lui appartenant, une Caravelle antédiluvienne attendait sur une piste à l’écart. Sur ses flancs étaient peints les marques et le nom d’une compagnie de charters privée qui, en réalité, servait de couverture aux Services spéciaux français.
Les difficultés commencèrent lorsque le colonel américain, chef du détachement de nuit, exprima son désaccord avec le plan de vol qui lui était soumis.
En son for intérieur, Coplan le compara aux ronds-de-cuir ridiculisés par Courteline, aux fonctionnaires avachis par une vie sédentaire dans les bureaux de Fort Bragg ou de Kansas City, dont les fesses usées transmettaient au cerveau leur rancœur et l’envie de compliquer la vie des gens.
- Le ciel allemand est bourré de nos avions, c’est un véritable pont aérien entre nos bases et la Bosnie-Herzégovine, expliqua-t-il d’un ton fat, comme si les rations alimentaires des populations de l’ex-Yougoslavie dépendaient de sa méfiance à l’égard des intrus dans la noria d’avions. Nous allons refaire ce plan de vol en compagnie de votre pilote.
Ce dernier décocha un un d’œil complice à l’intention de Coplan. Il avait compris qu’ils avaient affaire à une ganache bornée.
- Allez-vous installer à bord, commanda Coplan à son groupe. Je suis sûr que le colonel ne nous prendra pas tout notre temps.
Escortés par la police militaire U.S., les cinq hommes quittèrent la pièce. Pour bien marquer sa supériorité sur ces mangeurs de grenouilles, l’officier américain croisa les jambes sur son bureau et se fit apporter un énorme sandwich accompagné d’un pot de café brûlant. Coplan et le pilote attendirent patiemment.
Vingt minutes s’écoulèrent et soudain une violente explosion brisa les vitres. Le colonel lâcha son gobelet de carton et le contenu se répandit sur son impeccable pantalon vert olive au pli en lame de rasoir. Coplan et le pilote se précipitèrent à la fenêtre.
La Caravelle se consumait dans un ouragan de flammes.
- Bon Dieu ! cria le pilote. Notre zinc !
Déjà, Coplan bondissait vers le couloir de sortie.
La Military Police et les pompiers accouraient. Toutes sirènes hurlantes, leurs voitures fonçaient vers le lieu de l’incendie. Coplan sauta sur le marchepied d’un camion-citerne et s’accrocha au montant de la cabine.
- S’agit pas seulement d’éteindre les flammes, faudrait aussi donner la chasse à ce putain d’hélico, vitupéra le pompier d’une voix fortement marquée par l’accent bavarois. Sinon, on ne le rattrapera pas !
- Quel hélico ? s’étonna Coplan.
- Celui qui a tiré les roquettes, répondit le compagnon du conducteur. On se serait cru pendant la guerre du Golfe, sauf que la cible était la Caravelle et pas les chars irakiens.
Coplan sursauta. Un hélicoptère ? Ceux qui voulaient stoppe ? Leur tentative d’enlèvement ayant échoué, ils auraient décidé de passer aux moyens extrêmes ?
- Un feu d’artifice qui n’a duré que quelques secondes, reprit le conducteur. Djounng, djounng, djounng et ça a fait boum ! En bouillie, la Caravelle !
- Encore un coup des terroristes, renchérit son compagnon. Ils deviennent de plus en plus forts et disposent de moyens de plus en plus puissants. Où les arrêtera-t-on ?
Autour de la Caravelle qui flambait en dégageant des torrents de fumée noire mêlés aux flammes tourbillonnantes sous le vent qui soufflait en provenance du nord, Coplan chercha désespérément Gordine, le capitaine Rousseau et son équipe. Que le premier ait péri à l’intérieur de la Caravelle lui importait médiocrement. Le Russe avait causé tant de mal au cours de sa carrière au sein du K.G.B. En revanche, il pleurait le sort des membres de l’équipe Action. Le capitaine Rousseau et le lieutenant Savory avaient à plusieurs reprises partagé ses aventures, ses missions. Avec eux, il avait frôlé la mort à Kaboul, à Beyrouth, au Tchad, à Tripoli, à Téhéran. En leur compagnie, il avait bu le verre de l’amitié à Moscou, à Saint-Petersbourg, à Bucarest. A Hong Kong, il avait sauvé des griffes d’une triade le lieutenant Savory qui, avec une bonne dose d’inconscience, avait couché dans son lit la fille d’un seigneur de la drogue chinois. Il connaissait beaucoup moins les adjudants-chefs Vallier et Desmichels. Mais quelle importance ? Tous deux n’appartenaient-ils pas à la grande confrérie des agents de l’ombre ?
Ils n’étaient nulle part, ce qui signifiait, hélas, qu’ils se trouvaient à bord de la Caravelle, ce que lui confirma un lieutenant de la Military Police :
- Je les ai vus grimper l’échelle. Maintenant, pas de doute, ils sont réduits en cendres.
- Vous aussi vous avez aperçu l’hélicoptère ?
- Bien sûr. Un Bell. Tout à fait l’apparence d’un appareil militaire, sauf qu’il n’avait pas sur sa carcasse de marques distinctives.
- D’où venait-il ?
- Du nord. Mais comme il avait le vent en poupe, il a opéré un virage à 180 degrés avant de lâcher ses saloperies de roquettes, sinon il aurait été déstabilisé. Le vent dans le nez lui a permis de faire son point fixe. Évidemment, il est reparti vers le nord, sa direction logique s’il ne voulait pas perdre de temps. Je me demande qui sont ces gens. En tout cas, ils ont fait preuve d’une audace incroyable.
Les pompiers s’activaient ferme, admira Coplan, sceptique malgré tout sur le résultat de leurs efforts. Sous les nuages de neige carbonique, les flammes se réduisaient. Néanmoins, les ravages de l’incendie étaient terrifiants.
Bientôt, le pilote le rejoignit.
- Vous avez des nouvelles de nos gars ? questionna-t-il avec anxiété.
Sans un mot, Coplan lui désigna l’appareil qui brûlait.